Grandir avec des limites et des repères
Tous les parents désirent le meilleur pour leur enfant ! Et ils possèdent des compétences pour l’éduquer. Pourtant, à l’heure actuelle, on entend souvent dire que les enfants grandissent sans limites, que les parents ne savent pas dire non. Mais pourquoi est-ce si important de fixer des limites ? Faut-il les mettre en place dès la naissance ? Comment faut-il les établir ? En faut-il beaucoup ? En fonction de quoi ? Une sanction est-elle nécessaire si les règles ne sont pas respectées ?
Aider l’enfant à grandir est un rôle complexe qui renvoie les parents à des sentiments contradictoires : d’un côté, le désir de préserver leur tout-petit, de l’autre, l’envie qu’il acquiere son autonomie au plus vite.
En éduquant leur enfant, les parents lui montrent combien il est important pour eux, ils lui donnent sa place d’enfant, ils l’aident à se confronter à la réalité en lui fixant des limites et en lui donnant des repères. L’enfant apprend qu’il n’est pas toujours facile de vivre avec les autres. Cela suppose le respect de certaines règles, mais cela apporte aussi beaucoup : échanges, amitiés, rencontres, solidarité...
Voici quelques pistes que chaque parent pourra adapter selon le moment, l’âge de l’enfant, la difficulté rencontrée pour mettre des limites, les maintenir et accompagner l’enfant sur le chemin de l’autonomie.
Autour de 2 ans
L'enfant refuse de plus en plus et même parfois tout en bloc. Cette période s’appelle “la phase d’opposition”. L’enfant devient plus indépendant, il se met debout, il veut agir par lui-même. Il mesure sa puissance par rapport au monde ; il teste sa force. Il veut tout prendre, tout avoir. Il oppose un refus entêté à de nombreuses demandes. Quand un enfant dit non, c’est sa manière d’exprimer sa personnalité. Le conflit lui permet de s’affirmer. C’est aussi un moyen de découvrir sa différence.Mais comme il est difficile de supporter les “non” à répétition ! Les parents peuvent être déstabilisés, et risquent de perdre leur calme, de se laisser entraîner dans une escalade avec l’enfant.
C’est l’époque du NON!
Pour sortir de l’impasse, il est tentant pour les parents de renoncer, de céder. Parfois, l’énervement et l’agressivité montent. L’enfant teste et cherche à savoir jusqu’où il peut aller. C’est une période très fatigante et usante pour les parents, sans compter le regard d’autrui qui pèse lourd quand l’enfant “fait une colère” en public. Il convient de maintenir l’interdit et de rester calme.
Pourtant, l’opposition est une étape nécessaire à l’élaboration de la personnalité de l’enfant. Cela ne veut pas dire qu’il n’aime plus ses parents, même s’il le dit. Les phrases telles que “je ne t’aime plus”, “je te déteste”, “tu n’es plus mon papa / ma maman” sont fréquentes à cette période sans pour autant que l’enfant les pense vraiment. Sa colère n’a rien à voir avec l’amour qu’il porte à ses parents. Il se fâche contre une réalité qui s’oppose à son plaisir, il ne rejette pas ses parents. La règle entraîne de la frustration et ce n’est pas facile à accepter. Le parent peut aussi se décourager, se sentir dépassé par les colères de son enfant. Il est toutefois essentiel de savoir dire non à l’enfant, de maintenir les décisions prises.
Il faut donner à l’enfant une place active, encourager ses initiatives, mais le confronter aux limites de la réalité. Cette tâche de mettre et de faire respecter des limites est un travail de chaque jour.
Autour de 3 ans
Le “moi tout seul” est son expression favorite !L’enfant devient de plus en plus autonome. Sa confiance en lui-même grandit. Il veut tester les limites de ses capacités mais ne les évalue pas toujours très bien. Il commence à comprendre qu’il n’est pas capable de faire certaines choses mais il n’a pas toujours la force de résister à ses désirs.
Tout en encourageant les tentatives d’indépendance de l’enfant, les parents l’aident à estimer ce qu’il est capable de faire et le placent dans des conditions favorables à la réussite de ce qu’il entreprend.