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Enfants : quels sont les phénomènes de groupe ?

Vivre ensemble donne aux enfants et aux jeunes l’occasion d’expérimenter la diversité et la richesse de la vie en société, mais aussi ses difficultés. Que peut-on observer quand des enfants se retrouvent ensemble dans une cour de récré ou une plaine de vacances ? Comment les adultes peuvent-il favoriser un climat serein ? Petit tour d’horizon.

Comment les groupes se forment-ils ?

Spontanément, les enfants ont tendance à se retrouver en petits groupes, de 3 à 10 personnes environ.

Le contexte qui réunit les enfants influence les relations entre eux. Eh oui, les enfants se comportent différemment selon leur nombre et les circonstances : anniversaire, école, activité sportive...

Déjà petits, les enfants font partie de plusieurs groupes : les enfants du quartier, de l’accueil extrascolaire, des vacances...

  • Vers 2,5-3 ans, les groupes sont informels et fluctuants.
  • Aux alentours de 8-9 ans, une certaine démocratie s’installe.
  • A partir de 10-12 ans, les groupes deviennent très organisés, chacun y assumant un rôle et une fonction plus ou moins fixes et définis.
  • Puis à l’adolescence, le groupe devient un lieu propice aux découvertes et ouvert sur l’extérieur.

 

La vie en groupe, un apprentissage de la vie en société

Entrer en relation avec d’autres enfants ou adolescents est enrichissant sur de nombreux plans. Cela permet entre autres d’apprendre à :

  • S’exprimer et prendre sa place
  • Développer son empathie
  • Identifier ses besoins et construire ses repères
  • Déchiffrer les codes d’un groupe
  • Coopérer
  • Dialoguer et résoudre ensemble des conflits

En décidant de se joindre à un groupe, l’enfant cherche à la fois à :

  • être pareil (être reconnu comme ayant des codes et des valeurs communs)
  • être différent (être reconnu comme ayant une personnalité différente des autres)

Les expériences sociales de l’enfant - positives comme négatives – contribuent à façonner sa personnalité et sa confiance en lui.

 

Quels phénomènes de groupe observe-t-on ?

Les conflits

Les conflits indiquent une situation de désaccord. Ils peuvent être liés à des objets ou un territoire convoités, à des idées ou des préjugés. Ils peuvent aussi être affectifs. A priori, les enfants sont capables de les gérer par eux-mêmes. Les situations conflictuelles sont l’occasion pour eux d’apprendre à dialoguer, à résoudre des difficultés ensemble.

Attention de ne pas confondre conflit et harcèlement ! Un conflit se passe entre des personnes qui sont sur un pied d’égalité, sans rapport de force. Il est souvent ponctuel. Le harcèlement est bien plus nocif car il se caractérise par un déséquilibre de pouvoirs entre une victime et un ou plusieurs harceleurs. Les actes sont répétitifs et délibérés.

 

Les enfants invisibles

Certains enfants se fondent dans le groupe et sont comme invisibles. Ils semblent intégrés en étant très calmes, souvent effacés. Ponctuelles, ces attitudes ne semblent pas préoccupantes. Par contre, si elles se répètent, elles sont dignes d’intérêt.

 

La conformité 

Les membres d’un groupe ont tendance à uniformiser leurs comportements et leurs idées. Pour faire partie d’un groupe et éviter le rejet, certains enfants adoptent de nouvelles attitudes, façons de parler ainsi que certains signes extérieurs (vêtements, objets...). Ce sont ces codes qui rallient les membres. Si une personne s’écarte de la ligne de conduite du groupe, elle peut subir une pression.

Si le groupe se sent menacé, ce phénomène de conformité se renforce : ses membres réagissent en "s’unissant contre". Même s’ils ne sont pas tous du même avis, ils suivent l’avis dominant, celui qui fait "norme" dans le groupe. Le pouvoir de persuasion de certains enfants sur d’autres joue aussi un rôle dans le phénomène de conformité.

 

Le leadership

Au sein d’un groupe, certains enfants jouent le rôle de leaders parce qu’ils ont des habiletés sociales appréciées par les autres (l’humour, l’écoute, ils n’hésitent pas à partager, proposer des jeux, aider à régler les conflits...). Selon les situations, ce n’est pas toujours le même enfant qui sera le leader et plusieurs d’entre eux peuvent occuper cette place. L’attitude des adultes encadrant les enfants et la place laissée à chacun au sein du groupe vont influencer l’exercice du leadership.

 

Le rejet, l’exclusion

Si un membre du groupe choisit de se démarquer en s’éloignant des normes du groupe, il devient une “menace”. La différence de ce membre fait peur et il peut être exclu.

Typiquement, un enfant qui se comporte de façon étrange, avec un humour décalé, des comportements agressifs... peut attirer des moqueries, voire l’exclusion. Il peut devenir le bouc émissaire du groupe, parfois même des adultes qui encadrent les enfants. Le bouc émissaire sert à maintenir la cohésion du groupe : c’est un point sur lequel le groupe s’entend, mettant de côté les problèmes et la peur d’être jugé ("Si on insulte Chloé, on ne m’insulte pas").

Une fois exclus, ces enfants sont peu ou pas invités à se joindre aux activités. Ces enfants ont d’ailleurs tendance à s’exclure par eux-mêmes.

Si les membres d’un groupe collent une étiquette à un enfant, celui-ci risque d’avoir une réputation qui lui colle à la peau et de continuer à être malmené, voire harcelé.

 

Comment les adultes peuvent-ils favoriser un vie de groupe saine?

  • En créant un climat de confiance et de bienveillance, où les enfants se sentent écoutés dans leur vécu et écoutent le ressenti des autres
  • En agissant lorsqu’un enfant rejoint un groupe :
    • En mettant en place un petit rituel d’accueil pour lui signifier qu’il est le bienvenu
    • En proposant des activités qui mélangent le(s) nouveau(x) et ceux qui se connaissent déjà
    • En constituant des petits groupes au sein du grand collectif pour soutenir l’enfant dans sa découverte progressive des autres
  • En tenant compte de l’impact que peuvent avoir sur la vie de groupe les repères qui rythment les journées et l’organisation des espaces communs
  • En instaurant un banc de l’amitié : quand un enfant s’assied sur ce banc, il signifie aux autres qu’il a envie qu’on joue ou parle avec lui. Le concept s’avère efficace pour les enfants ayant des difficultés de socialisation, mais aussi pour développer l’empathie des enfants plus à l’aise (“ça pourrait m’arriver aussi”).
  • En se formant pour pouvoir agir efficacement en cas de harcèlement et prevenir celui-ci

 

Les phénomènes de groupe : pour en savoir plus…

 

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