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Rendez-vous le 20 octobre 2022 pour le colloque du Conseil scientifique du Hainaut "Les bébés inconsolables..."

Le conseil scientifique de l'ONE (Hainaut) invite les professionnels de l'enfance le jeudi 20 octobre à Frameries, à l'occasion d'un colloque à propos des "bébés inconsolables". L'inscription est gratuite mais obligatoire, en raison de nombre de places limité.

Colloque 2022 : Les bébés inconsolables...

 

Au programme :

19h : Ouverture de la séance

« Mais pourquoi pleurent-ils ?"

par la Docteure Julie Bruyère, pédopsychiatre et psychothérapeute de famille au CHUPMB Chêne aux Haies, Médecin Responsable de RHESEAU

Consulter le profil Linkedin de Julie Bruyère

"Du bébé inconsolable à l’épuisement du parent"

Par la Professeure Isabelle Roskam, Université catholique de Louvain (UCLouvain) Psychological Sciences Research Institute (IPSY)

Consulter le profil Linkedin d'Isabelle Roskam

 

Présentation de la conférence :

Les pleurs des bébés assurent une fonction de survie. Ils sont donc à la fois essentiels et inévitables. Pour les parents, les pleurs des bébés représentent toutefois un coût qui se décline à deux niveaux. Le coût est d’abord émotionnel car le bébé dépourvu de compétences en régulation émotionnelle a besoin du parent pour coréguler ses pleurs. Pour ce faire, le parent est amené à déployer ses capacités en régulation émotionnelle non seulement vis-à-vis des émotions de l’enfant, mais aussi vis-à-vis de ses propres émotions en veillant à rester dans le registre de la chaleur et de la bienveillance inconditionnelle à l’égard du bébé. Le coût est aussi cognitif car la compréhension et l’interprétation que fait le parent des pleurs du bébé, reposent sur ses connaissances et ses croyances à propos du (bon) développement de l’enfant. En raison de ces coûts, les pleurs du bébé constituent une source de stress dans la parentalité qui, lorsqu'elle devient chronique (comme dans le cas des bébés inconsolables), peut contribuer à l’épuisement physique et émotionnel du parent. L’épuisement dans le rôle parental est le premier symptôme du burnout parental, un trouble qui se manifeste aujourd’hui chez 5 à 8% des parents occidentaux, avec des conséquences graves sur le parent lui-même, le conjoint et les enfants. La question de la prévention du burnout parental est essentielle dans la mesure où la distanciation émotionnelle et la saturation dans le rôle parental qui suivent le symptôme d’épuisement, augmentent très significativement les risques de négligence et de violence à l’égard des enfants.

Isabelle Roskam

"Les bébés inconsolables ? Mais qui veut consoler qui ?" 

Par Ingrid Bayot, sage-femme et formatrice en périnatalité en Europe francophone et au Québec, praticienne en accompagnement du sommeil du tout petit, auteure du livre "Le quatrième trimestre de la grossesse", paru chez ÉRÈS en 2018.

Consulter le site web d'Ingrid Bayot

 

Présentation de la conférence :

Le titre général de cette journée m’a d’abord paru inadéquat !

Inconsolable qualifie d’emblée le bébé, ce bébé mystérieux dont les pleurs parfois incoercibles confrontent les adultes à leur impuissance. Ces professionnels de la santé ou ces parents seraient-ils eux-mêmes inconsolables de ne pouvoir consoler, …ou en colère contre ce bébé dont on ne comprend pas les signaux ? Nos formations professionnelles de base sont tellement rudimentaires : il grandit et grossit, donc tout va bien. Il pleure beaucoup ? Ah, mais tous les bébés pleurent, vous savez….

Il est donc plus simple de qualifier le bébé d’inconsolable que de chercher à comprendre ce qu’il veut signifier, et d’apaiser les détresses croisées entre le bébé et ses parents ; il est plus rapide de lui coller une étiquette que de se former, s’ouvrir à d’autres approches, écouter ce qui disent les parents, ce qui « dit » ce bébé. L’adjectif inconsolable parlerait-il plus de l’incompréhension des adultes que d’une détresse sans issue du bébé ?

Et puis, peut-on préparer au mieux les parents à mieux gérer les premiers mois avec bébé ? Gérer est un terme de la planification financière, plutôt incongru dans ce contexte.  Les pleurs du bébé, leur puissance, leur répétition, va mettre à l'envers et bouleverser. Peut-on préparer à cela ? 
C'est l'imprévisible qui sera rencontré, et parfois, l'ingérable, avec le bébé, avec soi-même, avec l'autre parent, avec les proches parfois. 
Et croire que c'est en préparant mieux les parents que cela se passera de manière gérable, paisible, réussie, n'est-ce pas faire miroiter l'impossible ? Et encourager les futurs parents de se préparer, n'est -ce pas mettre sur leurs seules épaules une charge qui incombait originellement à la tribu, au groupe, aux proches ? 
 

Et pourtant... on peut placer quelques balises. 
Tant qu'à traverser la haute mer et quelques tempêtes, il est utile de prévoir le ravitaillement, de connaître son bateau, de détenir une carte maritime, et… de pouvoir faire appel aux secours si nécessaire.

  • Le ravitaillement : donner toutes ses chances pour la meilleure santé possible, sur les plans physique, émotionnel et social.

Construire sa tribu postnatale, prévoir les visites utiles, susciter et organiser d'avance le soutien de l'entourage. 

  • Le bateau et ses passagers : reconnaître les compétences du corps féminin, sa post-gestation et sa dégestation ; optimiser les compétences du cerveau adulte, favoriser la continuité sensorielle transnatale ainsi que les compétences du nouveau-né à chercher la relation, les pleurs faisant partie de son arsenal pour attirer l’attention. 
  • La carte : les synergies parents-bébé et les boucles de gratification réciproque. Les tâtonnements, les joies, les peines, les ras-le-bol, les signes d'alerte. L'élaboration d'une rencontre de deux, trois univers, qui vont s'ajuster et grandir ensemble.  
  • Les secours en mer : oui, les parents ont parfois besoin d’appeler à l’aide, pour eux, pour leur bébé. Certains bébés ont absolument besoin de recevoir des soins, et une partie de leurs inconforts et mal-être sont insuffisamment connus des professionnels de la santé. L’absence de maladie et la prise de poids ne suffisent pas à réassurer ; il y a les empreintes de la naissance, les tensions musculo-squelettiques, les problèmes de freins de langue restrictifs, les reflux gastroœsophagiens, et j’en passe.

Depuis près de dix ans que je pratique des entretiens autour des difficultés de sommeil, qui incluent toujours des pleurs importants, je constate à quel point certains parents ont été laissés à eux-mêmes avec leur bébé inconsolable. Parfois pendant des mois. Parfois sans avoir pu déposer ce qu’ils avaient sur le cœur. Parfois en se faisant accuser, les mères surtout, d’être à l’origine de ces problèmes: vous lui avez donné de mauvaises habitudes, vous être trop anxieuses, trop fusionnelle, un peu de fermeté que diable.

Personne n’a à tout connaître, ni à se former sur tout. Mais s’ouvrir à ce que les autres professions de la périnatalité ont à apporter, pourrait, en travaillant en réseau, constituer des possibilités de secours-en-mer tellement plus efficaces.  

Médecins, sages-femmes, psychologues, ostéopathes, infirmières, assistantes sociales, psychomotriciennes… que peuvent-ils apporter ? Restons ouverts et curieux. Le bébé « des années 60 » était un estomac à remplir, à régler, à nettoyer, à mesurer : cette conception réductrice était encore enseignée jusqu’il y a peu. Nous n’en sommes plus là : le bébé Sapiens est un être relationnel, sensoriel, émotionnel, sensible et interactif. Plutôt que de dire qu’il est inconsolable… équipons-nous pour le rencontrer et l’écouter, avec ses parents.

Ingrid Bayot

"Et le bébé qui ne pleure plus : un risque pour la santé mentale précoce ?"

Par Alexandra Déprez, docteure en psychologie spécialiste de l’attachement, de la psychologie de la parentalité et de la petite enfance et formatrice ADBB pour l’évaluation du retrait relationnel

Consulter le profil Linkedin d'Alexandra Déprez

 

Présentation de la conférence :

Le bébé humain, être d’une extrême résilience par nature, possède plusieurs comportements défensifs innés pour faire face au stress et à l’adversité. La premier est bien connu, ce sont les pleurs, signal d’alarme si il en est qui pousse les adultes à s’occuper de lui , mais parfois, cette première ligne de défense est mise en échec. Le bébé n’a alors d’autre choix que de recourir a un deuxième mécanisme de défense inée, le retrait relationnel. Nous  verrons la définition de ce concept, ses liens avec la psychopathologie précoce, sa fonction adaptative quand le bébé est confronté à l’adversité notamment lorsque la relation parent-bébé est mise à mal.

Alexandra Déprez

 

21h30 : Table ronde

  • Présidente : Dr. Cécile Verheugen
  • Participation d'Olivier Baise, référent maltraitance ONE

Drink de clôture et visite des stands

 

Informations pratiques :

  • Date : 20 octobre à 19h00
  • Lieu : par visionconférence ou en présentiel à l'UPHOC - Avenue des Nouvelles Technologies, 59 à 7080 Frameries
  • Inscription obligatoire : les inscriptions sont clôturées
  • Prix : GRATUIT
  • Stands : Librairie Scientia, Services ONE Education à la santé, SOS Enfants, Soutien à la parentalité
  • Informations complémentaires : pour des renseignements complémentaires, merci d'adresser votre demande au secrétariat :
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