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Colloque du conseil scientifique du Hainaut (ONE) : " A table même si..."

« À table même si… » :

  • Même si… les repas sont une bataille ! Et si c’était un trouble alimentaire pédiatrique ?
  • Même si... Je suis un bébé qui mange sans viande, sans sucre ou uniquement des aliments en morceaux (DME) ?
  • Même si... Je m’interroge sur la qualité de notre alimentation ?

Voilà autant de questions qui ont été abordées lors du colloque « À table même si… », organisé le jeudi 15 octobre 2020 à Frameries. Téléchargez le programme du colloque.

Vidéos du colloque :

A table, même si les repas sont une bataille ! Et si c’était un trouble alimentaire pédiatrique ?

A table même si.. Je m'interroge sur la qualité de notre alimentation

Le végétarisme chez l'enfant, l'alimentation sans sucre, la diversification alimentaire menée par l'enfant (DME)

 

Les orateurs :

  • Dr Dominique HERMANS, Pédiatre, Cliniques Universitaires St-Luc.
    Le Docteur Dominique Hermans est pédiatre, Chef de clinique aux Cliniques universitaires St-Luc. Elle s’est spécialisée en nutrition pédiatrique et plus particulièrement chez les enfants dépendants d’une nutrition artificielle. Elle est responsable des équipes multidisciplinaires pour l’aversion orale sévère du jeune enfant et pour la prise en charge de l’insuffisance intestinale pédiatrique (conventions INAMI). Ses activités cliniques portent entre autre sur les troubles alimentaires du jeune enfant et de l’adolescent. Elle intervient dans les cours de pédiatrie et de nutrition auprès des futurs médecins, infirmières, technologues et pharmaciens hospitaliers ainsi que dans le master en sciences biomédicales à l’UCL. 
     
  • Pascale Grevesse, Logopède (exercice libéral et Cliniques Universitaires Saint-Luc).
    Pascale Grevesse est graduée et master en logopédie. Elle travaille en exercice libéral et aux Cliniques Universitaires Saint-Luc et s’est spécialisée dans l’intervention précoce et la guidance parentale logopédique auprès de jeunes enfants en situation de handicap et leurs familles. Ses domaines d’interventions concernent les troubles de la communication et du langage et le trouble alimentaire pédiatrique. Elle intervient, en tant que conférencière invitée, au niveau du master en logopédie (ULiège, ULB, UCLouvain) où elle assure un séminaire sur le trouble alimentaire pédiatrique et le suivi de mémoires sur cette thématique. Elle intervient également dans la formation continue des logopèdes.
     
  • Amal ALAOUI, Nathalie CLAES et Cleo ROTUNNO, diététiciennes – Pôle diététique de la Direction Santé de l’ONE.
    Les diététiciennes ONE ont un rôle d’expertes et de conseillères auprès des professionnels de la santé et de l’enfance, sur les questions ayant trait à l’alimentation (du nourrisson, de l’enfant, de l’adolescent, de la femme enceinte et allaitante) et à l’hygiène en cuisine de collectivité. Elles participent à l’élaboration d’outils pour les professionnels et les familles. Le Pôle diététique de l’ONE collabore également avec les autorités belges de santé, telles que l’AFSCA et le CSS, c’est ainsi qu’il a contribué à l’élaboration d’avis émanant du CSS sur la qualité de l’eau pour la préparation des biberons et, plus récemment, sur le végétarisme (publication en cours).
     
  • Dr Delphine FRANSSEN, Docteur en sciences biomédicales (Unité de Neuroendocrinologie, GIGA, Uliège).
    Dr. Delphine Franssen est actuellement chercheur post-doctoral dans le laboratoire de Neuroendocrinologie du Pr Parent au Giga-Neurosciences, Université de Liège. Diplomée d’un master en sciences biomédicales en 2012, le Dr Franssen réalise une thèse sous la supervision du Pr. Bourguignon et du Pr. Parent. Lors de son doctorat, elle met en évidence que l'exposition postnatale précoce à un perturbateur endocrinien très répandu, le Bisphénol A, induit une modification de l'âge d'entrée en puberté en affectant des voies de signalisation spécifiques au sein du cerveau (Franssen et al., Endocrinology 2016). Après sa thèse, le Dr. Franssen mène des recherches sur le contrôle métabolique de la reproduction dans le laboratoire du Pr. Tena-Sempere (Université de Cordoue, Espagne). Avec le Dr. Ruiz-Pino, elle démontre l’impact du Bisphénol A sur le développement postnatal d’une population neuronale cruciale pour la régulation des fonctions reproductrices et métaboliques (Ruiz-Pino et al., EHP 2019). Actuellement, ses recherches ont pour but d’élaborer de nouvelles techniques d’analyse pour identifier les perturbateurs endocriniens qui altèrent la reproduction de la femme. Ce dernier projet est le fruit d’une collaboration entre 11 universités européennes et américaines et est financé par le programme européen H2020.

 

Les thèmes :

  • Végétarisme du nourrisson et de l’enfant

Le végétarisme se décline en 6 modes alimentaires principaux : de la consommation occasionnelle de chair animale à l’exclusion totale des produits issus de l’exploitation animale. Il est souvent choisi pour des raisons éthique et/ou écologique. L’intérêt croissant pour le végétarisme, ces dernières années dans les pays occidentaux, pose la question des conséquences, positives ou négatives, sur la santé et en particulier chez les enfants. Les études actuelles ne permettent pas de conclure sur la question car elles sont trop hétérogènes et composées d’un échantillon restreint de participants. Une chose est certaine : le végétarisme ne s’improvise pas et il est essentiel de pouvoir pallier aux carences nutritionnelles éventuelles, surtout durant les périodes de croissance (enfance, adolescence, grossesse et allaitement). Les végétarismes les plus restrictifs sont déconseillés par la plupart des organismes scientifiques européens durant ces périodes de la vie et si, malgré tout, ce choix est fait, un accompagnement individualisé par des professionnels de la santé (médecin et diététicien) est fondamental. 
 

  • Alimentation sans sucre ajouté

Depuis quelques années le sucre est décrié dans l’alimentation, surtout pour les jeunes enfants. Il est même présenté comme une véritable drogue pour eux. Il est vrai que la préférence pour la saveur sucrée est innée chez l’être humain et que le sucre se trouve dans de nombreux aliments pour nourrissons, souvent à l’insu du consommateur. Toutefois prenons garde aux amalgames et aux raccourcis. L’accoutumance au sucre n’est pas la dépendance à celui-ci. Evitons donc la diabolisation du sucre qui n’est pas justifiée et qui est contre-productive. L’essentiel est de favoriser une éducation au goût afin de permettre à l’enfant d’apprécier les autres saveurs telles que l’amertume et les aliments dits « nature » (ex : un yaourt nature).
 

  • Diversification alimentaire menée par l’enfant (DME)

Ce mode alimentaire consiste à ne pas proposer de purée aux nourrissons mais des aliments solides tels que consommés par la famille, dès le début de la diversification alimentaire. Des règles de sécurité strictes sont indispensables à respecter telles qu’une présence constante et attentive d’un adulte durant le repas et une maîtrise des techniques de désobstruction en cas d’étouffement du nourrisson. Certains bénéfices de la DME ont été avancés (développement de la confiance en soi, ouverture à la variété alimentaire du bébé,…) mais sans être prouvés scientifiquement. Par ailleurs, des questions restent en suspens notamment sur l’adéquation des apports alimentaires.

A l’heure actuelle, il est préférable de conseiller la prudence quant à la DME. Et dans tous les cas, cette pratique doit rester du domaine familial avec une vigilance accrue sur les questions de sécurité et sur celles des besoins nutritionnels de l’enfant.

 

  • A table, même si les repas sont une bataille ! Et si c’était un trouble alimentaire pédiatrique ? (Dr D. Hermans, P. Grevesse)

 Les difficultés alimentaires du jeune enfant sont devenues un des motifs de consultation médicale les plus fréquents chez les jeunes enfantsEn effet, plus de 50 % des mères considèrent qu’au moins un de leurs enfants mange mal. Ces difficultés alimentaires précoces englobent tous les problèmes liés à l’alimentation, sans distinction au niveau de l’étiologie, de la gravité et/ou des conséquences notamment sur la santé de l’enfant. La plupart du temps, les parents décrivent que l’enfant refuse certains aliments, qu’il n’accepte pas certaines textures , que les repas tirent en longueur ou encore que l’enfant n’est pas autonome lors des repas, alors qu’il en a l’âge ; il s’agit des « mangeurs sélectifs » (picky eaters). Ces plaintes concernent principalement les enfants d’âge préscolaire, plaçant ainsi les équipes pédiatriques en première ligne. Enfant capricieux ? Anxiété parentale ? Mauvais mangeur ? Trouble alimentaire? Quand s’inquiéter ? Que proposer ?
 

  • A table même si.. Je m'interroge sur la qualité de notre alimentation

Lorsque vous buvez une boisson en canette, lorsque vous réchauffez votre repas dans un récipient plastique, lorsque vous cuisinez des aliments en boites de conserve ou simplement lorsque vous mangez des fruits, des légumes ou du poisson….vous vous exposez et vous exposez votre enfant aux perturbateurs endocriniens. Un perturbateur endocrinien est défini comme une molécule qui mime, bloque ou modifie l'action des hormones et perturbe le fonctionnement normal de notre organisme. Dans le laboratoire du Pr Parent à l’Université de Liège, nous étudions les effets d’une exposition précoce à un perturbateur ou à un mélange de ceux-ci sur le contrôle cérébral des fonctions reproductrice et d’apprentissage. Nous avons observé récemment qu’à très faibles concentrations ces substances peuvent induire des troubles reproducteurs qui peuvent être transmis sur plusieurs générations. Dès lors, comment les éviter ?

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