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FAQ sur l'allaitement

Allaiter son bébé suscite souvent de nombreuses interrogations. C’est tout à fait normal : chaque maman, chaque bébé et chaque famille vit cette expérience de manière unique.

Vous trouverez ici des réponses simples et rassurantes aux questions les plus fréquentes. Elles vous aideront à mieux comprendre le déroulement de l’allaitement, à lever certains doutes et à trouver des repères dans votre quotidien.

Les bienfaits et la motivation

Les bienfaits de l’allaitement maternel sont :

Pour l’enfant,

  • Une alimentation complètement adaptée à sa croissance ;
  • Chez les enfants allaités, on constate :
    • moins de maladies causées par des infections (par exemple au niveau du système digestif ou nez-gorge-oreilles) ;
    • moins de manifestations allergiques ;
    • moins de maladies chroniques ;
    • une meilleure vision et un meilleur développement cognitif.
    • une diminution du risque d’obésité.

Le lait maternel est fort digeste, ce qui permet d'éviter les problèmes digestifs tels que coliques, ballonnements, diarrhée...

Pour la maman,

  • un climat hormonal favorable à l’attachement ;
  • des bénéfices psychologiques pour la mère et pour le couple, à condition que la volonté d’allaiter soit présente et soutenue ; 
  • une diminution des pertes sanguines après l’accouchement par une augmentation des contractions utérines ;
  • une diminution du risque d’ostéoporose à la ménopause ;
  • une fréquence moindre de cancer de l’ovaire ;
  • une diminution de la fréquence du cancer du sein en préménopause ;

 

Plus l’allaitement maternel est prolongé, plus ses bienfaits sont importants.

Les inquiétudes sur le lait et le corps

Hormis quelques rares exceptions, les femmes sont biologiquement capables de produire suffisamment de lait pour leur bébé. Cependant, la question d’avoir assez de lait tracasse de nombreuses mamans. Cette inquiétude est liée à la nécessité que bébé prenne du poids et soit en bonne santé.  

L’allaitement est un geste à apprendre tant par la maman que par le nouveau-né. Si pour quelques duos mère-bébé tout coule de source dès la première mise au sein, ce n’est pas le vécu de la majorité d’entre eux. 

 La lactation (la production de lait) demande à être stimulée régulièrement dès la naissance de bébé. Plus bébé tète efficacement, plus vous aurez du lait.  

Cette tétée efficace est influencée positivement par 2 éléments importants : 

  • une mise au sein dès que bébé montre des signes d’éveil lors des premiers jours et une mise au sein à la demande par la suite ;
  • une bonne position du bébé au sein (voir question précédente). 

Au cours de l’allaitement, les femmes peuvent ressentir des tensions aux seins. Ce phénomène est normal et ces sensations fluctuent selon les demandes de téter du bébé. La diminution de ces tensions ne signifie pas qu’il y a un problème de production de lait, elle correspond juste à une adaptation du corps de la maman.  

Voici quelques éléments d’observation du bébé qui permettent de vérifier que la production lactée est suffisante :  

  • Bébé déglutit au cours de la tétée,
  • Bébé est repu en fin de tétée et lâche spontanément le sein,
  • Les langes de bébé sont suffisamment mouillés, il a au moins une selle molle par jour durant les 3 à 4 premières semaines…

 Vous trouverez de plus amples informations à ce sujet dans la brochure « L’allaitement maternel ». 

 

Chaque allaitement est unique et un apprentissage demande du temps, des moments de doute, des petites victoires. Donnez-vous ce temps. 

Si nécessaire, n’hésitez jamais à rechercher de l’aide ou du soutien auprès d’un professionnel de santé (consultant en lactation, Partenaire Enfant-Parents de l’ONE, …).  

 

La composition du lait maternel répond à lui seul à l’ensemble des besoins de l’enfant jusqu’à l'âge de 6 mois environ. Au moment de la diversification alimentaire, il reste l'aliment à privilégier pendant toute la première année et même au-delà.
L'Organisation Mondiale de la Santé recommande l'allaitement jusqu'à 2 ans ou plus.

Lors des premières semaines de vie de bébé, la fatigue ressentie peut s’expliquer par différents facteurs comme le besoin de récupérer de la grossesse et de l’accouchement, la sensibilité émotionnelle face à de nouvelles responsabilités, un sommeil entrecoupé et un changement de rythme de vie pour s’adapter aux besoins du bébé.

Les hormones secrétées à chaque tétée contribuent à la relaxation de la maman et même à son assoupissement ; Ce sont des moments propices pour se reposer.

Devoir toujours être présente pour allaiter bébé peut paraître fatigant. Dans ce cas, solliciter le soutien et l'aide pratique de l’entourage, voire de services extérieurs d’aide à domicile, peut être utile ou nécessaire.

A ce jour, rien ne montre que la fatigue ait une incidence directe sur la quantité de lait produite. Par contre, elle peut entraîner un ralentissement du mécanisme d’éjection du lait et bébé devra peut-être téter un peu plus longtemps avant de recevoir les premières gorgées de lait.

La production de lait dépend de la demande du bébé et non de la quantité de boissons consommées.  Plus les tétées sont fréquentes et efficaces et plus il y aura production de lait. Il est conseillé à la maman allaitante d’être attentive à sa soif et de boire dès qu’elle en ressent le besoin.

Les petits seins sont tout autant capables de produire du lait en suffisance que les seins volumineux. En effet, la glande mammaire à l’origine de la production de lait se développe pendant la grossesse et a sensiblement la même taille chez toutes les femmes.

La réussite d’une tétée dépend surtout de la prise du sein par la bouche de bébé et de sa position. Elle ne dépend pas de la forme ni de la taille du mamelon.

Certaines particularités du mamelon peuvent rendre les premières tétées un peu plus délicates, mais elles empêchent rarement d’allaiter. Vous pouvez en parler avec le ou la professionnelle qui suit votre grossesse.

Situations particulières de santé et d’habitudes de vie

La nicotine et de nombreux toxiques contenus dans la fumée du tabac ou du liquide de vapotage passent dans le lait. Il est donc préférable de s’abstenir.

anmoins, le lait maternel, même d'une mère fumeuse, reste adapté aux besoins de bébé et continue à faire bénéficier de ses avantages tant l’enfant que la maman. La mère qui ne parvient pas à s’abstenir veillera cependant à ne fumer/vapoter qu'après la tétée et le plus loin possible de la tétée suivante.

Il faut savoir qu’une consommation importante de nicotine ralentit l’éjection de lait.

 

L’alcool présent dans toutes les boissons alcoolisées (bière, vin, spiritueux, …)  passe dans le lait maternel. En raison de sa toxicité, il est conseillé aux mamans allaitantes de ne pas consommer de l’alcool.

Il n'y a pas de réponse générale. Une chirurgie mammaire peut dans certains cas impacter la production et/ou l'éjection du lait. Certains types de chirurgie rendent l'allaitement plus difficile que d'autres. Dès lors, il faut allaiter pour vraiment savoir.

Souvent l'allaitement est possible mais les quantités produites peuvent parfois être insuffisantes. N’hésitez pas à solliciter le soutien d’un professionnel formé en ce domaine.

L'implant peut comprimer la glande mammaire, favoriser l'engorgement et ainsi limiter la production de lait.

Une intervention n'est pas systématiquement un obstacle à l'allaitement. Il faut allaiter pour vraiment savoir mais celui-ci nécessite parfois le soutien d’un professionnel formé en ce domaine. 

Organisation et vie quotidienne

Au rythme de bébé, chaque fois qu'il le demande et le temps qu’il souhaite.

Un bébé peut réclamer de 6 à 12 fois par 24h en moyenne.

Bébé peut vouloir téter pour se désaltérer, en raison de la chaleur par exemple, il peut également réclamer plus souvent en raison de ses besoins qui augmentent, il peut aussi avoir tout simplement besoin d’apaiser son besoin de succion.  

Il est tout à fait possible d’emmener son enfant avec soi et de l’allaiter si nécessaire, en toute discrétion ou pudeur. Pour certaines mamans, cela demandera un peu de préparation, comme par exemple expérimenter la tétée hors de leur confort habituel (chez des amis, dans la famille). Il est utile de prévoir des vêtements adaptés, à ouverture pratique. Il existe également des vêtements spécialement conçus pour faciliter l’accès aux seins. Une écharpe d’allaitement, un foulard ou un tissu léger peut également offrir une certaine intimité.

Repérez à l’avance des lieux qui proposent un accueil où vous pourrez vous poser en toute sécurité comme c’est le cas dans certains centres commerciaux, restaurants ou cafés.

Enfin, donner le sein avant de quitter la maison peut permettre d’espacer les tétées et de limiter les interruptions pendant les trajets.

Il est également possible de tirer son lait pour qu’une autre personne puisse le donner au bébé en cas d’absence.

Pour en savoir plus, découvrez le webdoc "Allaitement hors de chez soi" sur le site Air de familles.

Il est possible d’allaiter sans exposer ses seins, de manière discrète, en portant des vêtements appropriés, comme des vêtements d’allaitement ou un châle.

De plus en plus de lieux s’adaptent aux besoins des mères allaitantes et proposent des espaces dédiés, ainsi que des services facilitant l’allaitement.

De nombreux centres commerciaux disposent d’espaces de puériculture, comprenant souvent des fauteuils confortables, des tables à langer et un point d’eau. Certains cafés et restaurants affichent clairement leur politique favorable à l’allaitement.

En plus d’un accueil bienveillant, ils offrent souvent des espaces calmes, des chaises confortables, et parfois des aires de jeux pour les enfants plus âgés.

Les musées fédéraux ont rejoint le label "Allaitement bienvenu" en 2022. Les hôpitaux, maisons de naissance et centres médicaux proposent généralement aussi des espaces où l’allaitement est facilité.
 

Le bébé n’utilise pas la même technique pour téter le sein ou se nourrir au biberon. En passant d’une tétée à un biberon, il doit faire l'apprentissage d'un geste de succion totalement nouveau. Avant ses 3 mois, il est difficile pour lui de jongler d’une technique à l’autre. Il risque alors d’adopter la technique (la plus facile) propre au biberon, ce qui met à mal l’allaitement.

Il existe de nombreuses façons d’avoir des moments privilégiés avec bébé en dehors des tétées ou des biberons. Le/la partenaire peut développer sa relation affective par le bain, le portage, le massage, le peau à peau, le jeu... ces moments permettent à l’enfant d'intégrer dès la naissance que le monde est composé d'êtres différents.

Les changements physiques, le flot d'émotions liées à l'arrivée de bébé, la fatigue... peuvent modifier l'équilibre entre les parents et le désir sexuel de chacun. Bien sûr, d'autres facteurs, liés à l'allaitement peuvent entrer en compte comme l'augmentation du volume et de la sensibilité des seins ou la modification de l'image érotique de ceux-ci. Cependant, l'allaitement peut aussi mettre en valeur le corps de la femme et souligner sa féminité. Et pour beaucoup de femmes, réussir son allaitement c'est aussi se réapproprier son corps, le valoriser.

Si l'allaitement peut modifier le volume des seins, il ne les "abîme" pas. Ce sont les changements du volume des seins (qui surviennent particulièrement pendant la grossesse et surtout en cas de forte prise de poids), le nombre de grossesses, ainsi que le degré d'élasticité cutanée des tissus (différent d'une femme à l'autre), qui influent à long terme sur la tonicité des seins.

Lors de l'allaitement, la prévention la plus efficace est d'éviter les brusques changements de volume en allaitant le plus souvent possible.

Les seins se préparent naturellement à la production de lait et à l’allaitement pendant la grossesse.

Il n’est pas donc pas nécessaire de les préparer.

Le frottement des mamelons est déconseillé car leur peau, comme celle des lèvres, ne "s'endurcit" pas.

Travail et milieux d’accueil

Quelle que soit sa durée, l'allaitement est bénéfique à la santé du bébé et de la mère. Quel que soit son âge, l’enfant continue à bénéficier des avantages du lait maternel pour sa santé.

Allaiter et travailler est possible. Une législation relativeaux pauses d'allaitement permet aux femmes de pouvoir tirer leur lait sur leur lieu de travail

L’allaitement se poursuit à la demande quand elles sont avec bébé.

Si la diversification alimentaire a déjà commencé, l'allaitement peut se poursuivre également le matin et le soir.

Les tétées en fin de journée peuvent être un moment de retrouvaille qui permettent de mieux vivre la séparation.

rs de la rencontre avec le milieu d’accueil, posez toutes les questions utiles :

  • est-il possible d’allaiter sur place ?
  • quelles sont les manières de donner le lait maternel ?
  • quel soutien peut être proposé ?
  • quelles informations échanger à propos de bébé ?

La période de familiarisation est idéale pour allaiter sur place et préciser vos attentes (quantité de lait à apporter, transport, conservation). Vous pouvez tirer et conserver votre lait pour constituer des réserves. L’équipe du milieu d’accueil pourra le donner à bébé en votre absence.

Deux possibilités existent, selon ce qui vous convient le mieux :

  • proposer de petites quantités de lait maternel (à la tasse, à la cuillère, au biberon) une à deux semaines avant l’entrée, idéalement par une autre personne, et quand bébé n’a pas trop faim ;
  • poursuivre l’allaitement jusqu’à l’entrée en milieu d’accueil et, durant la familiarisation, donner le lait maternel dans un récipient adapté (tasse, cuillère, biberon).

Tirer son lait à différents moments de la journée aide à maintenir une production suffisante. Quand vous êtes avec bébé, proposez le sein plus souvent. Les tétées avant et après le travail, ainsi que celles des week-ends ou des jours de congé, contribuent elles aussi à entretenir la lactation.

Manuel, électrique, à double pompe… quels sont les avantages, quels sont les inconvénients, lequel me conviendra le mieux ?

Vous pourrez trouver quelques éléments de réponses dans la brochure « LE MATÉRIEL DE BÉBÉ, PETIT GUIDE POUR BIEN CHOISIR ». (Page 40-41)

 

Le lait maternel tiré peut être conservé :

  • dans un récipient alimentaire propre avec couvercle hermétique, de préférence en verre ;
  • dans un sachet stérile prévu à cet effet, vendu en pharmacie ou en magasin de puériculture.

Le verre, stable et inerte, est recommandé. Si vous utilisez du plastique, choisissez uniquement des contenants alimentaires sans bisphénol.

La durée de conservation dépend de la température (réfrigérateur, congélateur, température ambiante).

Lors de la reprise du travail, la maman allaitante a droit à une ou deux pauses d’une demi-heure selon la durée de ses prestations journalières et ce jusqu'à 9 mois après la naissance de l'enfant.

Pour en savoir plus : 

Après l’allaitement

Pour être une méthode de contraception efficace l’allaitement maternel exclusif doit répondre à plusieurs conditions associées : 

  • Le bébé a moins de 6 mois
  • Le bébé est allaité jour et nuit à la demande, 6 à 10 tétées par 24h
  • Il n’y a pas plus de 6h entre 2 tétées la nuit et pas plus de 4h le jour
  • Il n’y a pas d’introduction d’autres aliments  dans l’alimentation du bébé
  • Il y a aménorrhée persistante (absence totale de règles).

Si l’une de ces conditions n’est pas remplie, il est tout à fait possible d’être enceinte pendant votre allaitement, c’est pourquoi on recommande une contraception complémentaire. Des pilules adaptées à votre situation existent et la pose d’un stérilet est même possible dès la 6ème semaine après la naissance.

 

C’est à vous de décider quand vous souhaitez arrêter l’allaitement en fonction de votre contexte de vie, de l’évolution de votre enfant, de vos souhaits etc. Même une durée courte d’allaitement est bénéfique pour vous et votre bébé.

L’OMS recommande un allaitement maternel « exclusif » les 6 premiers mois de vie, pour ensuite être complété par d’autres aliments (fruits, légumes, …). L’allaitement peut être poursuivi jusqu’à l’âge de 2 ans, voire plus.

Lors de l’arrêt de l’allaitement, pour votre confort et celui de bébé, il est préférable de commencer par réduire progressivement le nombre de tétées. Le temps qui sera nécessaire pour parvenir à un arrêt de l’allaitement complet dépendra de chaque maman et de chaque bébé.

Si la décision d’arrêt de l’allaitement est prise durant la première semaine après la naissance de bébé, l'arrêt de la lactation peut se faire progressivement, en quelques jours. La mère donnera le sein de moins en moins souvent.


Lorsque la lactation est installée, le sevrage peut être réalisé par une diminution progressive de la fréquence des tétées. Aucun médicament bloquant n'est alors nécessaire.

Tableau exemple de sevrage de bébé

Ce tableau explique comment introduire le sevrage en 5 phases. Chaque phase peut durer un ou plusieurs jours :

  • La phase 0 représente 6 tétées reparties sur 24h
  • La phase 1 représente 5 tétées + le remplacement de la tétée du milieu de journée par un aliment adapté (lait infantile ou repas diversifié)
  • La phase 2 représente 4 tétées + le remplacement de 2 tétées en milieu de journée par un aliment adapté
  • La phase 3 représente 2 tétées en début et fin de journée + 3 aliments adaptés.  La tétée de nuit a disparu
  • La phase 4 : représente 5 aliments adaptés, il n’y a plus de tétée.

Visuel et info tirés de la brochure "L'allaitement maternel" (page 15)

Pour aller plus loin

L’allaitement est une expérience qui se construit pas à pas. Chaque parent et chaque bébé trouvent leur propre rythme. Si vous souhaitez approfondir certaines questions ou obtenir un soutien supplémentaire, plusieurs ressources sont à votre disposition :

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