Accueil des stagiaires en milieux d’accueil

Les stages en milieux d’accueil permettent aux étudiants de découvrir le métier auquel ils se destinent, d’expérimenter des situations concrètes et de développer leurs compétences professionnelles : observation, mise en pratique, réflexion sur l’identité professionnelle, …  C’est aussi l’occasion de mettre en application des savoirs, savoir-faire et savoir être pour progressivement développer et exercer des compétences professionnelles.

Cadre légal et organisation des stages

La durée des stages varie selon le cursus et l’année d’études, allant de quelques jours à plusieurs mois. En puériculture, par exemple, 1000 heures de stage sont requises et doivent être réparties de la 5ᵉ à la 7ᵉ année d’études.

En fonction des institutions d’enseignement (secondaire ou supérieur), un cadre légal encadre ces périodes d’immersion : conventions, désignation d’un tuteur, exigences sanitaires et certifications.

Les droits et devoirs de chaque partie (milieu d’accueil, stagiaire, institution de formation) doivent être formalisés dans une convention de stage. Celle-ci précise notamment :

• les règles de santé et de sécurité ;
• les conditions d’assurance ;
• le tuteur désigné ;
• les objectifs pédagogiques du stage ;
• les rôles et responsabilités.

Rôles et responsabilités des milieux d’accueil

L’accueil de stagiaires repose sur la décision du pouvoir organisateur (PO) du milieu d’accueil, souvent déléguée à la direction. Cette décision doit s’inscrire dans le respect du projet éducatif de la structure et faire l’objet d’une mention dans son projet d’accueil.

Les stages doivent être organisés de manière à préserver la continuité de l’accueil des enfants. Il est recommandé de limiter à un stagiaire par groupe de vie par période de stage et d’organiser ces périodes en bloc. Un tuteur doit être désigné pour chaque stagiaire afin d’assurer un accompagnement de qualité.

Le stagiaire ne peut en aucun cas remplacer un ou une professionnelle et ne compte pas dans le taux d’encadrement, sauf dans le cadre d’une convention de stage de longue durée (1 stagiaire pour 14 places, voir ci-dessous le cas spécifique des stages de longue durée).

L’intégration des stagiaires

Préparation en équipe

L’accueil du stagiaire est préparé en équipe en amont de son arrivée. Les PO et équipes sont invités à prendre connaissance du texte “L’accueil des stagiaires et des nouveaux collègues : un enjeu particulier en regard du projet éducatif” dans la brochure Repères pour des pratiques d’accueil de qualité, 0-3 ans, Partie 4 (PDF).

Les objectifs de stage sont établis préalablement. Les institutions de formation doivent aider les étudiants à anticiper leur premier stage. Comment se présenter ? Quelles attitudes adopter ? Quels objectifs de stage fixer ?

Si ce premier stage prévoit que le stagiaire assure des soins ou une prise en charge particulière (ex : un repas), il convient que les objectifs et leurs critères soient précisés. De plus, des prérequis doivent être explicités : qu’est-ce qu’un projet d’accueil ? Quels sont les éléments de base sur la prise en charge des jeunes enfants ? La convention précise également les interlocuteurs utiles en cas de question ou de problème.

Implication des familles

Les familles et les enfants sont prévenus et accompagnés dans les premières rencontres avec le stagiaire.

Les stagiaires réalisent une fiche de présentation qui est affichée à l’entrée du lieu de vie pour les parents et les autres professionnels.

Préparation des stagiaires

Le stagiaire est invité à anticiper son arrivée en milieu d’accueil, à se présenter, à prendre connaissance du projet d’accueil… Avant le début du stage, les stagiaires doivent être sensibilisés aux règles en vigueur dans les milieux d’accueil (usage du téléphone, port de bijoux, hygiène, etc.), notamment celles stipulées dans la brochure "La santé dans les milieux d’accueil de la petite enfance" (PDF).

Les stages de longue durée (contrat d’apprentissage)

Dans le cadre de formations professionnelles (IFAPME, EFP), les étudiants peuvent opter pour des stages de longue durée (minimum 10 mois) sous contrat d’apprentissage. Ceux-ci impliquent une insertion progressive du stagiaire dans la structure et une contribution progressive aux activités d’encadrement des enfants.

Le milieu d’accueil doit assurer la formation pratique de ces personnes et évidemment l’évaluation des stages. Dans les premiers moments des stages de longue durée, le stagiaire ne devrait pas être mis en situation de responsabilité totale. Toutefois par la suite, étant donné que le stage est de longue durée, le législateur a prévu de le compter dans l’encadrement.

Conformément à l’arrêté du 2 mai 2019, un stagiaire de longue durée peut être comptabilisé dans le taux d’encadrement, à raison d’un stagiaire par tranche complète de 14 places. Ces stagiaires effectuent un maximum de 30 h/semaine (4 jours) et perçoivent une rétribution progressive fixée lors de la signature de la convention de stage. Celles-ci évoluent selon les années de la formation (voir les sites de l’IFAPME et EFP à ce sujet).

En crèche et dans les services d'accueil d'enfants, le personnel de direction, le personnel d'encadrement psycho-médico-social et le personnel d'accueil des enfants est soit statutaire, soit sous contrat de travail. (...) En crèche, le personnel d'accueil des enfants peut également être sous convention de stage de longue durée dans le cadre de la formation en alternance ou de la formation permanente pour les Classes moyennes et les petites et moyennes entreprises à concurrence d'un stagiaire maximum par tranche complète de 14 places. (art. 15 de l’AGCF du 2 mai 2019 fixant le régime d’autorisation et de subvention des crèches, SAE et (co)accueillantes indépendantes)

Encadrement et tutorat : un accompagnement structurant

Le secteur des milieux d’accueil d’enfants et le Fonds social MAE s’intéressent à la question du tutorat. Au sein des formations aux métiers de l’enfance, on retrouve un nombre important d’heures de stage. Ce dernier est nécessaire au développement du métier et de l’apprentissage des savoir être, savoir-faire et des spécificités de l’accueil du jeune enfant.

L’outil “Repères pour un tutorat organisé 'PDF)” est une ressource indispensable pour les équipes dans le travail de réflexion et de la mise en œuvre de cette pratique, qui soutient à long terme l’insertion et l’engagement des professionnels.

Consultez le site de l'Apef pour plus de renseignements ou le document de présentation de l'Apef et des liens entre l'Apef et l’ONE.

Il est possible de faire reconnaître ses compétences de tuteur/tutrice via le Consortium de validation des compétences (CVDC), une initiative soutenue par l’APEF.

Témoignage d’un milieu d’accueil : Regarder la vidéo sur YouTube

Un plan de formation pour accompagner les professionnels

L’APEF et l’ONE ont développé la plateforme Notre Plan de Formation afin d'aider les milieux d’accueil à structurer leur politique de formation continue.

Cette plateforme numérique vise à :

• favoriser une participation active et réfléchie aux actions de formation et d’évolution professionnelle ;
• sensibiliser les institutions à une politique plus cohérente de gestion des compétences ;
• guider et soutenir les dynamiques de formation, notamment par la mise en place d’un plan de formation.

Les professionnels peuvent également bénéficier d’ateliers et d’un accompagnement personnalisé.